Note de l’éditeur:

À l’aube du xxᵉ siècle, le cinéma est tout autant une manière de s’approprier le monde, les corps et les représentations, qu’une machine ou un média. Nouveau regard éminemment social et populaire, il est le produit d’une culture urbaine fascinée par le mouvement et désireuse de faire de la « modernité » un spectacle. Aucune rupture brusque ou révolution violente cependant, les esprits et les corps avaient été largement préparés, des lanternes magiques aux panoramas, des premières publicités en couleur aux spectacles de Loïe Fuller, des danseuses de Degas aux promeneurs de Caillebotte.« Corps comique », « voyeur », « opérateur », « spectateur », « Auguste et Louis Lumière », « Alice Guy-Blaché » …, les soixante-dix entrées qui composent cet ouvrage n’ont pas pour ambition de faire le récit de l’invention du cinéma mais plutôt d’évoquer ce qu’il a inventé : le spectateur moderne que, pour une large part, nous sommes encore. Et grâce aux quelque soixante historiens, historiens de l’art, historiens du cinéma, critiques, cinéastes, qui ont bien voulu y contribuer, de dresser un panorama de ces premiers temps du cinéma.