Jamais sans ma Novlangue !
Frédéric Mathieu
Note de l’éditeur :
Nous parlons sans penser bien plus souvent que nous le voudrions ; bien plus souvent que nous le pensons ou voudrions le penser. Car les mots pensent à travers nous, à la fois source et terme (en tant que « terme ») de notre réflexion. Par quoi nous comprenons que les mots se payent de nous lorsque ce n’est pas nous qui nous payons de mots.
Si l’on peut concevoir les mots comme l’analogue immatériel de la « devise » qui règle les échanges entre les hommes, on concevra sans peine que le pouvoir réel n’est autre que celui de « battre monnaie » : celui de forger les mots. S’il faut que les mots soient le régulateur de l’échange des idées (de même que la monnaie physique serait celui de l’échange des biens), alors le véritable enjeu de la domination consistera dans la maîtrise du processus de façonnement et de circulation des mots. C’est à rendre visible l’invisible et conscient l’inconscient qu’ils véhiculent que nous consacrons les présentes 1600 notices. C’est à faire apparaître comment dénouer les noeuds que tisse la langue de la domination. Afin, d’abord, de nous souvenir qu’un débauchage massif n’est pas un « plan social », une grève dans les transports une « prise d’otage » ni une décharge publique un « espace propreté ». Partant, de définir les formes d’une critique qui ne s’autodétruise pas en ressassant les abstractions et les concepts qu’elle est censé combattre.
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